Réduire la pénibilité au travail

Taille, plantation, désherbage, arrachage de végétaux, des sacs de terreau à porter… Les contraintes posturales et articulaires sont fort nombreuses en espaces verts. Et la pénibilité au travail est une réelle problématique pour les entreprises du paysage. Le risque de développer des troubles musculosquelettiques (TMS) est important, sans compter chutes et coupures.

Le recours aux robots et aux exo­squelettes permet de réduire les efforts fournis. L’Union nationale des entreprises du paysage (Unep) a conduit deux expérimentations avec des exosquelettes. À l’occasion d’une conférence lors du Salon Paysalia, en 2019, les commissions « innovation » et « qualité, sécurité, environnement » ont rap­porté leurs observations.

L’endurance et la productivité améliorées

Les tests se sont concentrés sur la taille de haies : l’un avec l’entreprise Exhauss exosquelette*, l’autre avec la start-up Gobio. Ces travaux en situation réelle, débutés en 2018, ont eu lieu auprès de quatre sociétés françaises du paysage : Terideal, Id Verde, Gonthier espaces verts et Courserant.

Leurs collaborateurs ayant bénéficié de ces exosquelettes ont noté que la taille était facilitée, puisque l’appareil semble plus léger lorsqu’il est porté à bout de bras. Le bras articulé de l’équipement permet aussi une plus grande amplitude de travail et de moins forcer lors de la taille des haies larges. Une meilleure endurance et une productivité accrue sur la taille de haies sont également constatées.

Du côté des points négatifs, l’exo­squelette prend de la place lors du transport et certains modèles ne sont pas compatibles avec les taille-haies électriques intégrant une batterie dorsale. Pour environ 5 000 euros par unité, le prix peut également dissuader les petites entreprises du paysage. Cependant, pour celles qui ne souhaiteraient pas faire l’investissement, il est possible d’en louer.

Des robots pour les tâches contraignantes

Les robots constituent un autre outil utile pour se débarrasser de tâches difficiles et pénibles. S’il existe bien quelques projets de modèles con­çus pour la taille, en alternative aux exosquelettes, ils sont surtout utilisés pour le désherbage et la tonte.

Il existe depuis plusieurs années de nombreux appareils destinés à la tonte, autonomes et connectés, ce qui évite ainsi aux agents de devoir passer la tondeuse (voir page précédente). Depuis quelques années, les robots désherbeurs font leur apparition. Face à l’interdiction de la ma­jorité des produits phytosanitaires dans le cadre de la loi Labbé, ils se substituent au désherbage manuel, pénible pour les agents. Tout un panel de solutions ont été envisagées pour réaliser le travail : désherbage mécanique par lames, mais aussi cryogénie, chaleur…

Des robots multifonctions font peu à peu leur apparition. C’est le cas du modèle autonome RoamIO, développé par la start-up canadienne Korechi­ innovations. Équipé d’intelligence artificielle, il dispose de la technologie lidar (télédétection par laser), d’un sonar et de caméras. Il peut entretenir les pelouses, servir à semer des végétaux de couverture, comme du trèfle, à analyser le sol ou à traiter des adventices par pulvérisation. Il pourrait également être utilisé pour le dépistage des maladies et des ravageurs, ou encore l’application d’engrais.

Augmenter l’attractivité du métier

Le secteur du paysage fait parfois face à une pénurie de main-d’œuvre et a du mal à recruter. Robots et exosquelettes peuvent contribuer à rendre ses métiers plus attractifs, car ils réduisent la pé­nibilité – qui tend à dissuader les plus jeunes –, et séduisent ceux attirés par les nouvelles technologies. Les étudiants avaient attribué leur prix coup de cœur des Trophées Paysalia innovations à l’exosquelette d’Exhauss.

*Pour plus d’informations sur l’exosquelette Exhauss, voir la vidéo réalisée à ce sujet, disponible sur YouTube.